Né le 3 août 1891 à Auray dans le Morbihan, Marcel Mettenhoven grandira auprès de son père Eugène, d'origine hollandaise (nom initialement écrit Menthenhoven) et qui fabriquait et sculptait des meubles en bois. Sa mère se rattachait à une vielle famil1e brestoise de Cap-horniers. Un ami de la famille, le peintre Jules Noël, fera un premier portrait de Marcel Mettenhoven à l'âge de quatre ans. Puis dans la foulée il continuera à fréquenter le domaine des arts durant ses études parisiennes qui eurent lieu au collège Sainte-Barbe, puis au Lycée Montaigne.
Durant ces cinq années qui vont de 1902 à 1907, la littérature, la poésie le touchèrent, mais c'est l'aquarelle qu'il commença à pratiquer. Dès la sortie de ses humanités. Marcel Mettenhoven s'inscrit à l'école Boulle où il prit l'ébénisterie comme matière principale. Mais l'état de santé de son père l'obligea à interrompre ses études en juillet 1910. Puis ce fut le service militaire et la guerre, très vite suivie du front en Champagne où il fut gazé. Évacué, il sera réformé ... vers la fin de la guerre et enfin démobilisé.
C'est alors que Marcel Mettenhoven prend la décision de devenir peintre et pour cela il aménage un atelier au 23 rue Gouvion Saint-Cyr dans le 17ème arrondissement parisien. Mais les choses ne sont pas simples et si i1 délaisse la petite manufacture paternelle, son cœur restera attaché à sa Bretagne et à ses paysages.
Son œuvre en restera fortement marquée, comme il restera imprégné de cette éducation du travail bien fait, avec précision, orientation qu'il appliquera pour la réalisation d'une oeuvre complète et entièrement achevée. Sa recherche est constamment celle d'une expression en profondeur. Délaissant les reflets passagers si chers aux impressionnistes, il veut montrer les dominantes, ce qui est immuable, durable dans un paysage, ce qui en constitue la charpente, quel que soit son éclairage.
Les affiches cinématographiques qu'il pratique parfois et qui sont un débouché vers lequel l'ont entraîné ses amis acteurs de théâtre, peuvent l'avoir un temps orienté vers ce qui se lit de loin. Et où entre donc cet essentiel. Ainsi qu'également vers ce que l'on pourrait appeler une certaine forme de décor. Mais le paysage breton, qui parfois peut devenir un décor, c'est pour y installer un drame, une certaine mélancolie, une atmosphère, qu'il y pénètre.
Or, Marcel Mettenhoven dont le tempérament serait plutôt jovial, heureux, a des raisons de se réfugier souvent dans son passé. D'abord pour retrouver l'Éden de sa jeunesse en Bretagne, avant d'avoir connu les horreurs de tranchées et d'avoir été gazé, puis le fait d'avoir délaissé la petite affaire à laquelle son père tenait tant, enfin son divorce. Celui-ci fut un drame, car le juge confia ses deux filles à la mère, ce qui était coutumier à l'époque. Marcel Mettenhoven pour qui l'éducation de ses enfants représentait sa raison de vivre, en fut terriblement affecté. Il ne lui restait que ses souvenirs et ils empliront ses tableaux.
Christian GERMAK - Revue ARTS ACTUALITES MAGAZINE
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