Je découvre l'éditorial du numéro 182 de mars-avril de la revue "le monde de la Bible", au demeurant fort intéressant. Il est consacré à Ponce Pilate, ce préfet de Rome, qui par prudence politique, il y a environ 2000 ans, en "s'en lavant les mains" a envoyé à la mort, un innocent, nommé Jésus Christ. Je cite le passage qui a retenu mon attention à propos du recours à la foule, à laquelle Pilate a demandé de choisir entre Jésus et Barabbas.
"Quelle que soit la valeur historique de l'épisode, cette idée de confier la vie d'un juste au jugement du plus grand nombre montre vite ses limites. Comment ne pas s'interroger sur cette procédure en apparence démocratique, à l'heure où semble s'imposer la démocratie d'opinion ?"
Cette remarque m'intéresse tout particulièrement, puisque dans UTOPIES ? j'exprime mon doute très fort sur la capacité du système politique à mettre en place de vraies réformes en raison d'une certaine quantité de raisons qui s'y opposent :
Le système de partis qui privilégie la plupart du temps l'idéologie au détriment du bon sens.
La peur panique de perdre les prochaines élections, qui conduit à accepter tous les compromis, voire à reculer ou faire volte-face, sitôt que la grogne se manifeste trop fortement.
Le discrédit que provoque la pratique du dénigrement systématique des propositions du pouvoir du moment, quel qu'il soit, par tous ceux qui se trouvent dans l'opposition.
Tout ceci est présenté dans le diaporama, et développé dans le livre.
J'avance que pour sortir de cet imbroglio, il faudrait que les citoyens puissent choisir eux-mêmes les solutions qui leur conviennent. Les outils modernes permettent d'ores et déjà cette expression. Il ne s'agit pas d'avoir recours au référendum, souvent réclamé, mais qui à chaque fois fait l'objet d'un vote sanction et non-pas d'une réponse à la question posée. C'est façon, avec les manifestations dans la rue, d'exprimer son insatisfaction, lorsqu'on a vraiment le sentiment de pas être entendu.
Il ne s'agit pas non plus, comme dans l'exemple de Ponce Pilate d'obtenir une prise de position à l'emporte-pièce pour se débarrasser du problème. Il ne s'agit pas plus de demander au peuple de construire la solution, il n'en a pas les moyens. Il s'agit simplement de le laisser exprimer son choix sur des projets élaborés par des spécialistes de la question, en retenant celle qui semble le mieux correspondre à ses souhaits. Cela aurait certainement quelques effets positifs non négligeables. Par exemple :
Obliger ceux qui proposent des solutions à savoir les présenter clairement et à montrer quelles sont les conséquences attachées à chacune d'entre elles (avantages, inconvénients, coûts, etc.)
Inciter les citoyens à se responsabiliser (se documenter, essayer de comprendre les enjeux de chaque proposition, les conséquences financières de celle que l'on retient vis-à-vis d'autres attentes, etc
Je pense qu'il y a là véritablement matière à réflexion, même si les idées exprimées ci-dessus le sont de manière assez simpliste. En tout cas UTOPIES ? Lance le débat.
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