Ces jours-ci, les médias sont fortement focalisés sur ce problème douloureux. Je plains cette dame, qui souffre et qui ne trouve comme réponse à son malheur qu'une issue fatale. La loi ne permet pas l'euthanasie qui de temps en temps est réclamée par d'autres, dont la souffrance est très grande et pour lesquels la médecine ne peut pas, en état actuel des choses, laisser un espoir quelconque. Chantal Sébire en fait son combat : faire évoluer la loi. C'est manière pour elle de ne pas partir sans laisser une trace. C'est tout à fait compréhensible.
L'opinion prend position dans son sens, ou contre elle, souvent laisse entendre qu'elle pourrait une solution sans faire appel à l'euthanasie. C'est facile de dire ce que l'on ferait soi-même, face à une telle situation, lorsqu'on n'est pas dans la situation. Pour ma part, je ne sais pas qu'elle serait mon attitude et je me garde bien de porter un jugement sur cette personne.
Je n'ai pas abordé ce type de problème dans UTOPIES ? Il y en a suffisamment d'autres. Cependant, moi aussi, j'ai envie d'exprimer mon point de vue.
En ce qui concerne le fait de faire évoluer la loi, je pense que les pouvoirs publics ne peuvent pas le faire, sous la pression de cas particulier. La plupart des personnes qui souffrent de la perte d'un être cher, et tout particulièrement lorsqu'il s'agit d'un enfant, malheur causé par un criminel, peuvent avoir la tentation de la vengeance et souhaiter le retour de la peine de mort. Cela se comprend, mais la sagesse réclame, dans un domaine aussi grave, que les choix se fassent en dehors de toute implication personnelle, avec du recul et du temps de réflexion. C'est vrai dans de nombreux autres cas. Il est malsain de légiférer, en plein problème, sous la pression de l'émotion.
En ce qui concerne l'euthanasie pour les personnes en fin de vie, la question est délicate également. Comme beaucoup, j'ai moi aussi connu ces interrogations au sein de ma famille. Que faut-il faire, c'est très difficile, de le dire, encore plus de prendre une décision, si on en a le pouvoir. Par contre, je pense que ces questions feraient moins souvent la une de l'actualité, si l'on était un peu plus raisonnable dans l'application des soins, en évitant d'appliquer ce qui ressemble malheureusement trop fréquemment à de l'acharnement thérapeutique. C'est ce que je souhaite pour moi d'ailleurs, si je me trouve un jour dans cette situation.
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