Lorsque j'ai rédigé ma proposition de "Schéma d'organisation économique" (page 240), utilisant une pyramide (la pyramide UTOPIES ? pourrait-on dire, représentée page 266), à aucun moment la théorie de la pyramide de Maslow ne m'est venue à l'esprit. Pourtant, ce n'est pas faute d'en avoir entendu parler lorsque j'étais en activité. Combien de stages de formation pour réfléchir sur la façon d'implanter des systèmes de motivation du personnel dans les entreprises, n'ont-ils pas fleuri à cette époque-là ! Ce sont les lecteurs qui m'ont demandé si je ne m'étais pas inspiré de ce modèle pour construire le mien. Ma réponse spontanée est non. Pourtant à la réflexion je donnais reconnaître que ce qui était inscrit quelque part dans mon cerveau a du inconsciemment m'influencer. En effet, je ne peux pas nier l'analogie évidente entre les niveaux 1 et 2 de Maslow et ce que j'ai intitulé "Bouclier Social", niveau 1 de ma pyramide.
Abraham Maslow, psychologue, a élaboré une théorie, dans les années 1940, qu'il a exposée dans un ouvrage intitulé "A Theory of Human Motivation". La motivation des individus, selon lui, répond à un certain nombre de besoins qu'il a hiérarchisés et représentés sous forme pyramidale (schéma ci-joint). Il propose cinq niveaux et explique que tout individu cherche à satisfaire les besoins de chaque niveau avant de penser aux besoins situés au niveau supérieur. Autrement dit, il n'est pas possible de motiver quelqu'un sur des actions faisant appel au niveau 3, s'il n'a pas satisfaction en ce qui concerne les besoins des niveaux inférieurs, 1 et 2.
Le niveau 1 correspond aux besoins physiologiques nécessaires à la survie de la personne (se nourrir, dormir, se réchauffer,...). Tout individu est prêt à prendre des risques, à enfreindre les lois, à faire fi des obstacles, pour satisfaire ses besoins vitaux.
Dans le niveau 2 apparaissent les besoins de sécurité. Avoir un abri, se loger, avoir une maison. Avoir une certaine sécurité dans l'obtention de ses revenus, de ses ressources. La sécurité contre la violence, les agressions, font aussi partie des attentes de ce niveau, tout comme le besoin d'une sécurité de santé et de stabilité familiale ou affective.
Il est clair que le niveau 1 de la pyramide UTOPIES ? correspond effectivement à la définition des besoins exprimés ci-dessus.
Le niveau 3 se caractérise par l'envie de s'intégrer dans le milieu social, d'y trouver une certaine reconnaissance, de la considération. Être aimé, avoir des amis, appartenir à un groupe, être accepté et non-pas rejeté.
Le niveau 4 est la suite logique du précédent : être respecté, se respecter soi-même, respecter les autres. Avoir une activité valorisante dans le travail ou dans les loisirs.
Ces deux niveaux correspondent assez bien aux idées développées dans le niveau 2 du schéma d'organisation proposée.
Quant au niveau 5, celui de l'accomplissement personnel, du besoin d'autoréalisation personnelle, qui nécessite un goût marqué pour l'effort, la curiosité d'apprendre, de connaître, la capacité de prendre des risques pour réussir un projet, participer à l'amélioration du monde, de la société. Tout cela la plupart du temps de façon plutôt désintéressée (la motivation financière n'intervient pas). On peut trouver là aussi une certaine analogie avec le niveau 3 de la pyramide UTOPIES ?
Finalement, je suis assez satisfait que l'on m'ait fait prendre conscience de ces correspondances. Cela me conforte dans l'opinion que pour améliorer de manière significative l'organisation de notre société il est nécessaire de construire un système qui puisse répondre de manière aussi nette aux besoins physiologiques et de sécurité des individus, que celle proposée sous la dénomination de Bouclier Social, dans mon ouvrage.
La discussion, bien entendu, est ouverte.
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