Les élections municipales passées, le moment est venu d'en faire le bilan, d'en tirer des enseignements. La gauche est satisfaite du résultat, qui manifestement est la conséquence non pas de son attractivité, mais d'une manifestation d'insatisfaction vis-à-vis de Nicolas Sarkozy et d'une désaffection affirmée à l'encontre du système politique. La droite explique qu'il n'y a rien de grave, seulement un peu d'impatience, ce qui va l'inciter à accélérer la mise en place des réformes.
Pour ma part, je penche malheureusement de plus en plus vers l'idée de déceptions grandissantes et d'une augmentation du discrédit de la classe politique.
Après une participation exceptionnelle pour les présidentielles, on retrouve un taux d'abstention le plus faible pour un premier tour des municipales depuis 1959. Avec un record de 33,5 % (39 % dans les villes de plus de 3500 habitants). Le second tour a confirmé ce désintéressement.
Les discussions lors de mes contacts, en raison des thèmes développés dans mon livre UTOPIES ? portent de plus en plus souvent sur les sujets politiques. Je n'entends parler que de déception sur le comportement de Nicolas Sarkozy, sur l'absence de résultats, sur la non-tenue de ses promesses. Mais également, par les mêmes personnes, de la bassesse des attaques nombreuses et multiples de ses adversaires.
"Je ne veux plus aller voter" – "Je n'y crois plus" – " Ça ne sert à rien" - et combien d'expression similaire !
L'été dernier, au cours de séances de dédicaces, combien de fois ne m'a-t-on pas dit : - "vous allez voir cela va changer, on le voit bien, Nicolas Sarkozy et très actif, il veut et il va vraiment faire changer les choses !" - lorsque j'exprimais mon scepticisme et mes doutes en retour, c'est tout juste si mes interlocuteurs ne se moquaient pas de moi. Aujourd'hui le discours a totalement changé.
Je ne suis pas de ceux qui imaginent que les résultats peuvent arriver très vite. Il faut du temps. La communication permanente, immédiate, multiple, telle que nous la recevons, ne facilite pas les choses et provoque les revirements d'opinion. Les sollicitations de toutes parts et à tout propos, créent une sorte de mouvement brownien qui empêche la réflexion en profondeur et favorise la réaction instantanée, irréfléchie.
Je suis de plus en plus convaincu, comme je l'ai exposé dans mon livre, que le système politique actuel ne permet pas de répondre aux attentes des citoyens. Le temps pour le faire n'est pas le seul critère. Il faut repenser l'ensemble de la construction de nos sociétés, non pas de manière révolutionnaire en détruisant tout ce qui existe pour reconstruire je ne sais quoi, mais en changeant quelques règles du jeu et en réorganisant les moyens existants. Et cela ne pourra passer qu'avec l'adhésion d'une forte majorité des populations.
C'est ce que j'ai tenté d'exposer dans mon livre.
Utopie, me dit-on, tout en reconnaissant l'intérêt des propositions énoncées, est en me donnant un certain nombre de mauvaises raisons pour cela :
Par exemple,* Le pouvoir est entre les mains des puissances financières
* Les politiques ne le voudront (le pourront) jamais
* Chacun a son opinion, son point de vue, comment se mettre d'accord ?
* Les Français sont ingouvernables
* Tout le monde s'en fiche
* On dépend de Bruxelles
* Ce n'est pas réaliste
* Etc.
En réalité, l'utopie, ce n'est pas la faisabilité des idées proposées,
c'est :* La démission face aux responsabilités
* L'absence de volonté
Procurez-vous UTOPIES ? et faites-moi part de votre point de vue, manière d'apporter votre contribution et de démentir mes 2 dernières affirmations.
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