Je viens d'adresser ce courrier à ceux qui "organisent" notre vie, en notre nom. J'ai parlé de ce problème dans UTOPIES ?, dans le développement " Je n'aime pas qu'on essaie de tout résoudre par des lois", page 343 et suivantes. J'en propose un extrait dans un autre billet ci-dessus.
C'est un citoyen exaspéré, révolté, qui vous écrit.
Une nouvelle fois, je suis sanctionné pour un excès de vitesse bénin. 60 Km/h au lieu de 50 Km/h, 55 Km/h après marge technique. Titulaire du permis de conduire depuis 50 ans, mon nombre d'infractions, essentiellement pour des problèmes de stationnement, se comptait sur les 2 doigts de la main. Il me semble que ma conduite était raisonnable et prudente.
Aujourd'hui, c'est avec appréhension que je prends le volant, car, bien que m'appliquant encore plus que précédemment à respecter les limitations imposées, je n'ai pas réussi à éviter quelques instants d'inattention, croisant sur la route un radar. 90 € (à condition de régler tout de suite) et 1 point supprimé, c'est vraiment très lourd payé. En un endroit où la circulation est très faible, et facile, il suffit de quelques secondes d'inattention (sur le compteur) pour passer de 50 à 60 Km/h. Qui plus est, la logique des panneaux ne correspond souvent pas à la dangerosité de l'endroit. Par moment, on ne sait même plus à combien est limitée la portion que l'on est en train de franchir. J'avais habitude d'apporter toute mon attention à tout ce qui se passe sur la route. Ce n'est plus possible tant il faut avoir l'oeil sur le compteur de vitesse. Je crains sincèrement d'être maintenant, plus dangereux que par le passé.
Curieusement, les contrôles ont souvent lieu là où l'attention se relâche parce que la zone en question ne présente aucun danger particulier. La tentation est grande de penser qu'il y a à cet endroit grande chance de faire une "pêche" fructueuse, en toute bonne conscience, pour la bonne cause de la sécurité routière, bel alibi derrière lequel il est facile de s'abriter.
Non je ne suis pas un assassin potentiel lorsque je commets ce petit écart. Quelle est cette justice, où l'on se cache, la plupart du temps, pour vous piéger et vous sanctionner sur-le-champ, sans tenir aucun compte du contexte, de circonstance atténuante ? Pourquoi donc n'applique-t-on pas ces mêmes procédures pour les délits beaucoup plus importants dont on parle tous les jours dans les médias ? Dérapage verbal, propos insultants, racistes, homophobes, tentative de déstabilisation d'un concurrent, abus de biens sociaux, détournements de fonds publics, etc., etc. ? Sitôt entendu, sitôt vu : sanction immédiate, pénalité quadruplée si elle n'est pas effectuée sous quarante-cinq jours, au cas où la contestation autorisée ne blanchirait l'accusé. Appliquons cela à tout le monde, y compris nos élites. Peut-être cela pourrait-il les inciter à y réfléchir à deux fois avant de légiférer.
Il y aurait paraît-il aujourd'hui environ 3 millions de conducteurs sans permis, la plupart en raison de la perte de leurs points. Un certain nombre l'a clairement reconnu dans la presse. On ne peut pas travailler aujourd'hui la plupart du temps sans voiture. Cherche-t-on à augmenter le nombre de personnes en grande difficulté, parce que privées de travail ? Attend-t-on une explosion sociale pour prendre conscience de la perversité du système actuel ?
Je ne suis personnellement pas dans ce cas de figure, mais pourtant particulièrement sensibilisé tant je connais autour de moi de personnes concernées injustement par ce risque.
Je ne suis pas contre la politique menée pour diminuer le nombre de morts et d'accidentés sur les routes. Bien au contraire, et je suis heureux des résultats obtenus. Il faut poursuivre cette action, peut-être l'intensifier, mais en la ciblant sur les véritables responsables des hécatombes. Pour conclure, j'ajouterai, que la voix que je donne à ceux auxquels, nous les citoyens, confions le soin de nous représenter, l'est pour se préoccuper des problèmes de sécurité routière avec plus de discernement, mais aussi de beaucoup d'autres dont l'importance est loin d'être moindre.
Je vous prie de croire Monsieur, en l'expression de mes salutations les plus sincères.
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